Direction les îles Fiji et Salomon

On a testé pour vous

Direction les îles Fiji et Salomon

15 Oct 2016
par Pascale Heugas

A l'évocation de ces deux noms, on pense tout de suite au voyage d'une vie...puis à toutes les images que ces îles peuvent évoquer...Récit franc et plein d'humour d'un voyage hors norme... 

Pourquoi avoir choisi d’aller visiter ce coin du globe et tout particulièrement ces îles-là ?

J’ai choisi de visiter cette région du monde, car je ne connaissais pas encore l’Océanie. Il me semblait important de pouvoir profiter de ces 4 semaines pour me donner une idée complète du continent, en combinant l’Australie avec les îles.

Y-a-t’il une différence entre les îles Salomon et les îles Fiji ? ce n’est pas trop répétitif ?

Il y a plus d’une différence entre Salomon et Fidji !

- Les Salomon sont en Mélanésie, les Fidji en Polynésie.

- Les Salomon sont des îles d’origine volcaniques, les Fidji sont coralliennes.

- la population salomonaise est assez homogène, les Fidji sont à forte minorité indienne (près de 40% de la population).

- Un peu comme à l’île Maurice, les Fidji sont habituées au tourisme, depuis assez longtemps. Les Salomon sont complètement en dehors des circuits touristiques. Seulement 25.000 touristes par an (majoritairement des plongeurs), contre plus d’un million aux Fidji.

- Les prestations touristiques s’en ressentent : Offres touristiques variées, du 5 étoiles à la guest house aux Fidji, seulement de l’éco-tourisme aux Salomon.

Mais il y a aussi des similitudes : 2 archipels (323 îles aux Fidji, 992 îles aux Salomon), qualité de l’accueil, fonds sous-marins de toute beauté, climat agréable, distance du bout du monde, cuisine variée et délicieuse, traditions musicales, surcharge pondérale des habitants (gabarits aussi impressionnants pour les hommes que pour les femmes) Au-delà de leurs différences ou de leurs similitudes, c’est leur complémentarité qu’il faut souligner.

A qui appartiennent ces îles ? de quoi vivent-elles ?

Les 2 archipels sont indépendants (Fidji en 1970, Salomon en 1978), membres du Commonwealth et de l’ONU; L’Australie est un voisin bienveillant et assure son rôle de gardien de la paix depuis les soulèvements qui se sont déroulés aux Salomon en 2003. La situation est maintenant calme.

A quel type de touriste se destinent-elles ?

ll ne faut pas se tromper! Pour aller aux Salomon, il faut accepter une vie à la dure! Hors d’Honiara, la capitale est ses hôtels hors de prix, le logement se fait surtout dans des petits lodges. L’électricité n’est pas assurée de partout et à toute heure. L’eau courante existe, l’eau chaude n’est pas garantie de partout. Pour les Fidji, pas de problème! c’est même l’inverse! vaste choix d’hébergement, de toutes catégories. L’île de Viti Levu où se trouve l'aéroport international de Nandi et la capitale, Suva, offre de nombreuses possibilités de séjours en bord de mer, principalement sur sa côte sud, nommée Coral Coast. J’ai été étonnée de voir que dans la majorité des complexes hôteliers, il est possible de choisir entre un hébergement de luxe, ou des chambres en dortoir. Cette formule est prisée des Australiens, qui représentent le gros des touristes ici.

Pour une grande voyageuse comme toi, est-ce une réelle découverte ?

Oui, ce fut une belle découverte. J’ai retrouvé certaines similitudes avec l’Asie; Les plages des Fidji sont quand même sacrément belles, les lagons sont plus vastes que ce que l’on trouve en Malaisie ou aux Philippines. La culture est intéressante, les gens sont ouverts et accueillants. Très surpris de voir des visiteurs venir de France. Le contact est facile car tout le monde parle anglais, passé colonial oblige. On ressent un grand sentiment de sécurité. Le vrai handicap est la distance, le décalage horaire et le coût du transport qui font qu’il est difficile de voyager aussi loin pour ne visiter que ces îles. Par contre, un séjour balnéaire en complément d’un circuit en Australie , est un compromis idéal, comme je l’ai réalisé.

Un coup de coeur ?

A coup sûr, le grand moment de mon séjour, la raison d’être de ce voyage, aura été mon séjour sur l’île déserte de Tetepare, aux Salomon. Avec ses 120 km², c’est la plus grande île déserte du Pacifique Sud. 

C’est le bout du bout du monde...

Pour y aller, j’ai pris l’avion de Lyon à Singapour, via Francfort, puis un vol pour Brisbane (et une 2eme nuit consécutive dans l’avion); Puis un 4ème vol pour Honiara, aux Salomon (4h30 de vol au dessus de la Papouasie), puis ensuite un vol intérieur pour le petit aéroport de Munda, au nord de l’archipel, sur l’île de Nouvelle Géorgie? Puis de là, une pirogue est venue me chercher...

C’est un peu irréel de monter dans une pirogue, à quelques mètres de l’avion. Il faut ensuite traverser le lagon de Marovo, le plus grand lagon du monde. J’ai coupé la route dans l’île de Rendova et passé la nuit dans un éco-lodge, puis enfin 2 heures de bateau le lendemain pour enfin arriver à Tetepare!

Quel sentiment incroyable d'être seule au monde! seuls 70 clients sont venus dans cette île cette année. Les rangers qui surveillent l’île, sa faune et sa flore endémiques reçoivent également des visiteurs (principalement des scientifiques) dans 3 huttes de branchages. Au total 5 chambres avec moustiquaires, mais sans eau ni électricité. Toilettes et douche dans la forêt, lampes a pétrole pour les soirées. Sur place, il y a énormément de choses à faire. J’ai participé à un marquage de tortue marine. J’ai vu des requins à moins d’un mètre du bord, il y a aussi des crocodiles et des serpents, des varans de 2 mètres de long, juste sous ma hutte, des araignées et pleins de bestioles sympathiques. Sans parler des cacatoès, perroquets, crabes de cocotiers, les plus gros crabes au monde, pesant + de 5kg et munis de pinces pouvant vous couper 2 doigts d’un coup. Les plages sont désertes, et pour cause!! le lagon est magnifique avec ses coraux, ses étoiles de mer bleues, ses poissons de toutes tailles et de toutes couleurs. Finalement, l’animal le plus rare sur Tetepare, c’est bien l’homme!

Cette île s’ouvre progressivement au tourisme, dans le vrai respect de l’environnement. Ce projet a été reconnu par l’UNESCO qui lui a desservi le prix Equator en 2012. Pour ceux que cette riche expérience intéresse, il existe un livre en anglais, écrit par le biologiste australien, Dr John Reid, à l’initiative de ce projet. Son titre “Tetepare, the last wild island” (existe aussi en livre électronique).

Dans le style excursion hors norme, j’ai aimé une promenade sur le lagon, à Munda, jusqu’à Skull Island, l’île des crânes. C’est un lieu “tabou” (mot d’origine polynésienne!) où sont entreposés les crânes des ennemis et ceux des guerriers valeureux..l’ambiance est bien sûr un peu spéciale..genre Indiana Jones, mais les vues sur le lagon qui vire du bleu turquoise au vert émeraude est vraiment magique. Et un bon coup de soleil en prime! Une rencontre ? hmm , difficile de choisir.. je vais vous faire partager 2 rencontres; Une dans chaque île. Aux Salomon, je suis partie avec pas mal d’excédents de bagages. Des jouets. Mon but était de les laisser dans un petit village sur l’île de Rendova, Ella Beach. C’était une demande de l’association des descendants de Tetepare; Une école devait ouvrir dans le village, ils n’avaient rien pour les enfants. Le jour dit, dimanche 25 août, nous quittons Tetepare vers 9h. Après une heure de traversée dans une mer moyennement calme, nous arrivons sur la plage de sable noir d’Ella Beach. 70 habitants, comme oubliés du monde, habitants dans une quinzaine de huttes sur pilotis. La fille du chef nous reçoit. Elle est aussi l’institutrice. Elle n’était pas au courant de notre passage. Pourtant en quelques minutes, tout s’organise. Nous étions les premiers étrangers dans ce village depuis...le début de l’année dernière!! On nous montre les travaux de l’école.. Il n’y a que le sol en béton et le début de la charpente.... Les enfants sont adorables, espiègles, mais sages. Aucun ne touchera le tas de jouets que nous offrons à la maîtresse ! Nous sommes conviés ensuite à la messe. Tout le village est là. Le pasteur nous adresse un mot de bienvenue en anglais. Nous serons ensuite conviés à déjeuner. Un beau moment à échanger. Nous laisserons des cartes postales de la basilique de Fourvière qui feront leur effet...Nos hôtes sont surpris par la tour de la Part Dieu, les toits du Vieux Lyon et le pont de la Guillotière! Le départ fut un vrai déchirement, les bras s’agitaient encore quand nous étions loin sur le lagon.

Un autre bon moment, aux Fidji, le dimanche suivant. Riche de l’expérience comptée ci-dessus, nous avions bien compris que la messe dominicale est un point stratégique pour faire des rencontres et/ou des photos dans le Pacifique Sud. Info prise à l’hôtel, la messe est dans le village à 9h00. Nous marchons les quelques kilomètres jusqu’au village pour apprendre que la messe ce dimanche là, est dans un autre village à 11km. Il faut prendre le bus... qui va passer...mais à quelle heure... personne ne sait vraiment, la seule réponse est “bientôt”. Finalement un car, hors d’âge, comme le bon rhum, passe presque 2 heures plus tard. Nous avons attendu tout ce temps, au bord de la route, et avons appris la patience polynésienne...pas un mot, d’impatience de la part des enfants présents. Nous étions l’attraction. Finalement nous montons à près de 100 personnes dans un bus de 40 places. Nous arrivons 15 minutes plus tard , dans un petit village au bout d’une piste de terre. Tout le village tient dans la petite église. Les femmes portent de belles robes fleuries et chapeaux à voilette. Les hommes portent la jupe traditionnelle. Les chaussures sont restées à l’entrée. Le pasteur nous accueille également avec un petit mot en anglais. Le sermon est les chants magnifiques sont en fidjien. A la sortie de l’office, nous serons happés par 2 jeunes filles qui tiennent absolument à nous montrer l’intérieur de leur maison, nous présentent leurs parents et nous demandent de partager le repas avec eux! Un vrai repas polynésien, à même la natte! Un bon moment de bonheur à déguster avec les doigts! Et de belles rigolades! Retour à la civilisation à l’arrière d’une camionnette mal bâchée..et un courant d’air qui me fait encore tousser aujourd’hui!

Quels souvenirs ramène-t’on d’un voyage comme celui-ci ?

On ne se charge pas trop les valises avec les souvenirs...le rhum, les chemises et paréos fleuris et les perles dorées des Fidji, des statues de bois précieux des Salomon..Non, les vrais souvenirs sont ailleurs... J’ai fait 4000 photos durant mes 4 semaines. Je garde présent à l’esprit une belle diversité de paysage, des gens souriants et heureux de la lenteur du temps qui passe. Je retiens la prise de conscience des Solomonais sur le potentiel écologique de leur pays, leur souci avec le réchauffement climatique et la montée des eaux que cela occasionne, la destruction de la mangrove et de la forêt par les exploitants forestiers malais ou chinois qui achètent 1 hectare de forêt pour 1 dollar et saccagent le tout en un clin d’oeil. J’ai entendu les pêcheurs locaux qui se plaignent de la pêche industrielle qui vient racler les fonds à la porte du lagon, les privant de leur subside quotidien. L’archipel des Salomon est encore un des rares joyaux brut de notre planète. Sur un autre plan, les Fidji offrent un vrai dépaysement et une douceur de vivre qui requinque. Il résonne encore dans mes oreilles le “bula !” (bonjour , bienvenue) que l’on vous adresse des dizaines de fois par jour.

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